L’assurance vie n’est pas morte !

Depuis quelques semaines, tout et son contraire ont été dits sur les fonds euro, la baisse des rendements, la fin de l’assurance vie, la faillite des assureurs, bref tout et n’importe quoi malheureusement. Alors tentons de décrypter ce qu’il en est réellement.

Vers la fin des fonds en euros ?

Les medias ont une fâcheuse tendance à confondre assurance vie et fonds euro.
Effectivement, dans un passé lointain, à la fin du vingtième siècle pour être précis, l’assurance vie était essentiellement constituée de fonds en euros, qui avaient à l’époque le mérite de rapporter 4 à 5% sans risque.
Mais depuis cette époque, il n’aura pas échappé au lecteur averti que nous avons changé de siècle, et l’assurance vie également, avec l’apparition puis le formidable développement des unités de compte au sein des contrats, permettant à l’épargnant d’investir sur toutes les zones géographiques, et sur toutes les classes d’actifs (actions, obligations, devises, immobilier…) au travers de sociétés de gestion performantes. Ainsi donc, l’assurance vie ne se limite plus et depuis longtemps aux seuls fonds en euros. Evitons donc ces raccourcis trompeurs.
Avec la baisse continue des taux d’intérêt ces dernières années, les fonds en euros ont perdu de leur superbe, et ne rapportent désormais plus grand-chose (deux fois le livret A quand même en moyenne).
Un changement de paradigme est donc intervenu, pour arriver à une notion qui en réalité a permis de remettre les choses en place : le rendement attendu est corrélé au niveau de risque pris.

Quid des assureurs ?

Face à ce nouvel environnement de taux, et aux lourdes contraintes réglementaires qui pèsent sur les assureurs, ceux-ci ont dû adapter leur stratégie pour ne pas être en risque. En effet, sur certains vieux contrats, les assureurs doivent délivrer des rendements garantis autour de 4%, alors qu’ils achètent aujourd’hui des obligations qui ne rapportent rien…Par ailleurs, leurs contraintes de fonds propres sont d’autant plus élevées que la partie investie en fonds euro est importante.
Il n’est donc pas impensable d’imaginer que dans le futur, si cette situation de taux bas perdure, certaines compagnies, les plus fragiles, se trouvent en difficulté. D’où l’importance de bien choisir son contrat et la qualité de signature qui va avec

Quel rendement attendre à l’avenir ?

Comme je l’indiquais précédemment, nous rentrons désormais dans un fonctionnement finalement très logique, auxquels les épargnants vont devoir s’habituer, le rendement espéré dépend directement du niveau de risque pris. En corollaire, pas de rendement sans risque !
Et là entre en jeu l’horizon d’investissement, car plus on a de temps devant soi, et plus la notion de risque va être lissée et donc réduite.
Ainsi, très clairement, investir en fonds euro aujourd’hui ne va plus rapporter grand-chose, voire ne va pas couvrir l’inflation, et donc être générateur de baisse de pouvoir d’achat. Le seul moyen d’obtenir du rendement est d’intégrer des unités de compte au sein de son contrat d’assurance vie, avec un dosage qui va dépendre de son profil de risque, de l’horizon d’investissement et du pilotage qui va être effectué dans le temps.

En synthèse, l’assurance vie n’est pas morte, loin de là, elle continue notamment à bénéficier d’un environnement fiscal et successoral extrêmement avantageux.
Néanmoins, pour rendre son assurance vie attractive en termes de performance, il est nécessaire de ne pas tout investir en fonds euro, et d’accepter de diversifier son épargne au travers des unités de comptes, en fonction bien entendu du niveau de risque que chacun est prêt à accepter et de son horizon d’investissement.

Guy Roos

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